Autorité et affirmation de soi ne sont pas une évidence pour beaucoup de managers.
Le modèle « Élément Humain » est une théorie des relations interpersonnelles, présentée par William Schutz en 1958. Cette théorie explique en grande partie le vécu interpersonnel d’un petit groupe. La théorie est basée sur le fait que lorsque les gens se rassemblent dans un groupe, il existe trois principaux besoins qu’ils cherchent à obtenir dans la relation : l’inclusion, le contrôle et l’ouverture.
1-Le besoin interpersonnel d’inclusion
C’est le besoin d’établir et de maintenir une relation satisfaisante avec les autres dans un groupe. L’inclusion correspond aux critères Dedans / Dehors par rapport au groupe.
Au niveau des comportements, l’inclusion va se mesurer par le nombre de contacts échangés avec les autres dans un contexte particulier. Les questions qui se posent sont :
• De quel nombre de contacts ai-je besoin ?
• Suis-je plutôt extraverti ou introverti ?
• Est-ce que je préfère être seul ou entouré ?
• Qui initie les relations et la conversation ?
• Quels sont les comportements de défense que j’utilise pour maintenir cette préférence ?
Au niveau des sentiments, la notion est celle de l’importance. On se sent important lorsqu’on reçoit des signes d’attention, lorsque notre présence fait une différence. La peur liée au sentiment de ne pas être important ou de ne pas être intégré dans un groupe humain est celle de l’ignorance de l’exclusion ou de l’abandon.
2-Le besoin interpersonnel de contrôle
C’est le besoin d’établir et maintenir une relation satisfaisante avec les autres en matière de contrôle, d’influence et de pouvoir. Ce besoin correspond aux critères Dessus / Dessous
Au niveau des comportements, le contrôle va se mesurer par un niveau d’influence et de prise en charge selon les différents contextes. Les questions qui se posent sont :
• Quel est le niveau d’influence que je souhaite exercer ?
Est-ce que je souhaite exercer une influence sur les autres en donnant des instructions, en dirigeant leur activité, en prenant des décisions pour eux ou au contraire est-ce que je préfère ne pas exercer d’influence en me laissant guider par les autres, en évitant les situations dans lesquelles je dois prendre des responsabilités ?
Au niveau des sentiments, la dimension de base est celle de la compétence. On se sent compétent lorsqu’on se sent autonome, capable de faire face aux situations pour satisfaire nos désirs ou prévenir les difficultés, prendre des décisions pour gérer les problèmes qui surviennent, quand on nous donne des responsabilités, quand on nous permet d’entreprendre seul, et quand nous recevons
des compliments sur la qualité de notre travail. La peur liée au sentiment d’incompétence ou de la non maîtrise des événements est celle de l’humiliation.
3-Le besoin interpersonnel d’ouverture
C’est le besoin interpersonnel d’établir et de maintenir une relation satisfaisante avec les autres au niveau affectif de l’intimité que ce soit au niveau personnel ou professionnel. Ce besoin correspond aux critères Ouvert / Fermé et donc le besoin d’ouverture va se mesurer par un niveau d’ouverture / sincérité sen fonction des différents contextes.
Au niveau des comportements, les questions qui se posent sont :
• Quel niveau d’intimité est-ce que je souhaite ?
• Suis-je porté vers des relations dans lesquelles je peux parler de mes sentiments, pensées, de mes secrets très personnels ou est-ce que ma préférence va à des relations plus distantes ?
Au niveau des sentiments, la dimension de base est celle de la sympathie ou de l’amabilité, c’est-à-dire la capacité à créer un climat de confiance dans lequel un individu va s’apprécier. On apprécie une personne si on s’apprécie dans notre façon de nous comporter avec l’autre et on se sent apprécié des autres lorsqu’ils recherchent notre compagnie, notre amitié et se confient facilement à nous. La peur liée au sentiment d’être antipathique, non reconnu et non considéré est celle du rejet.
4- L’estime de soi et les niveaux d’ouverture et de vérité
L’estime de soi est déterminée en grande partie par l’écart qui existe entre une identité présente « la personne que je suis » et une identité désirée « la personne que je souhaite être ».
A la base de l’estime de soi, il y a l’appréciation de sa propre valeur et la reconnaissance lucide (avec les qualités et défauts) que nous sommes comme quelqu’un d’important, de capable et d’aimable. Une faible estime de soi conduit à grossir ses faiblesses, minimiser ses qualités, à un manque de confiance pour pendre des risques, et au développement de mécanismes de défense.
Une bonne estime de soi donne l’envie de développer son potentiel, la confiance nécessaire à la prise de risque, à l’acceptation des critiques, à la capacité à donner et recevoir des directives et à s’exprimer de façon ouverte.
« Lorsque les individus gagnent en lucidité personnelle et en estime d’eux mêmes, ils s’ouvrent d’avantage aux autres et deviennent plus honnêtes avec autrui. Ils réorientent l’énergie qu’ils utilisaient auparavant pour se défendre, pour dissimuler ou pour gérer des conflits interpersonnels vers un travail plus productif ».
Être honnête, ou se dévoiler, c’est choisir de partager avec autrui ce dont nous sommes conscients, notre «degré de contact avec ce qui est pour nous ».