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La fin est proche. Quelques épreuves encore et notre héros pourra prendre un repos bien mérité. Mais avant cela, il lui faut avancer, sans relâche, et accepter d’affronter ses peurs. Et si le lien au coaching peut sembler évident, le recours à la supervision peut s’avérer indispensable au bon déroulement du périple.

 

 

La poursuite du voyage

 

Il est grand temps de reprendre la route. Et d’affronter le Démon tant redouté.

 

5. Affronter la difficulté, ou le Démon.

 

Le Démon a la ferme intention de s’opposer à l’accomplissement de notre quête. C’eût été trop facile. Pour autant, ces ‘’démons’’ ne sont pas diaboliques, ou même mauvais par essence. Ils reflètent le plus souvent nos propres peurs, notre part d’ombre. Une part que nous avons maintes fois tenté d’éradiquer. Des énergies qu’il nous faut apprendre à contenir, accepter et rediriger pour mieux nous servir. Surviennent alors des messages négatifs, lancés à notre visage et à notre esprit et émanant de personnes qui nous sont chères. Ou de nous-même. ‘’Tu te crois légitime ?’’, ‘’tu n’as pas le niveau pour y arriver’’, ‘’contente-toi de ce que tu as, quelle idée…’’, ‘’tu en es incapable’, etc. La créativité fait rarement défaut dans ces cas-là. Pour contrer ces attaques toxiques et faire face à cette difficulté quelque peu ‘’embolisante’’, il nous faut innover, laisser émerger des ressources obtenues grâce à nos mentors précédemment accueillis. S’ouvrir plus largement au monde et à soi.

 

6. Développer de nouvelles ressources

 

Voici une étape essentielle à la sublimation du ‘’démon’’. Pour faire face à l’incertitude, il nous est indispensable de développer de nouvelles ressources. Ces dernières proviennent de capacités en émergence et d’outils que nous pouvons choisir d’activer afin de gérer la complexité et les résistances (vous avez dit résistance ?). Une sorte ‘’d’expansion de nous-même’’, comprenant tout ce qui précède notre être, sa globalité jusqu’alors. Selon les sensibilités de chacun, on évoquera une sagesse spirituelle, une intelligence intuitive, un état de conscience élargi… L’objectif étant de s’inviter à un ‘’au-delà de soi’’.

 

7. Accomplir la mission

 

N’étions-nous pas initialement là pour ça ? Et c’est la création d’une toute nouvelle carte du monde qui va nous permettre de transformer l’appel d’origine en réalité. Une carte du monde qui contient désormais précieusement les nouvelles compétences de notre croissance personnelle, ainsi que les innombrables découvertes réalisées au fil du chemin.

 

8. Le retour chez soi

 

Il est temps de rentrer. Et la personne qui revient est à la fois identique et transformée, totalement. Il convient alors de partager, de transmettre ces nouveaux savoirs aux autres, de distribuer les expériences intégrées. Il convient également, et c’est crucial pour finaliser cette toute nouvelle construction de soi, de se voir reconnu dans sa transformation, de se montrer, sans vergogne. Bien au contraire. Cette mue identitaire s’honore. Pour parfaire ce retour, il est indispensable de rester connecté avec nos gardiens, de conserver les nouveaux canaux ouverts. N’oublions pas que la part d’ombre qui habite chacun de nous peut émerger comme ça, sans prévenir. La vulnérabilité est indissociable de notre humanité, elle n’est que potentiellement renforcée dans les moments de transition. Et ce voyage en est une majeure.

 

 

Vous l’avez saisi, ce voyage du héros, c’est l’histoire du coaché. Plus largement, c’est l’histoire du coaching. Et si la distribution des rôles semble évidente – le mentor est le coach là où le héros est le coaché -, les postures ne sont pas toujours si évidentes et révèlent bien souvent des failles. En particulier chez le mentor.

 

 

Un super pouvoir : la supervision

 

supervision

 

Si notre héros a atteint son objectif, goûté à pleine dents à la résilience recherchée, c’est bien parce qu’il a été accompagné par le sage. Et parce que l’accompagnement en question a été de qualité, naturellement.

 

Mais peut-on garantir cette qualité d’accompagnement pour tout voyage entamé ?

 

On ne nait pas sage, on le devient. Au-delà de ce qui pourrait s’apparenter à un joyeux poncif, il semble bon de rappeler les enjeux de la qualité d’accompagnement susmentionnée.

 

Tout au long du périple qui consiste à accompagner le héros en devenir, et comme tout bon athlète en recherche de performance, il est indispensable pour le sage de s’entretenir. Et ce sur différents plans, parmi lesquels son psychisme, sa déontologie ou encore l’éthique de sa pratique dans le seul but de pouvoir conforter, confronter… Un engagement d’amélioration continue. Être un bon soutien, tout simplement.

 

Développer sa capacité à accompagner pour mieux participer au développement de l’autre. Ça ne vous rappelle rien ? C’est là qu’intervient la supervision.

 

C’est parce que le sage, le coach, s’entretient qu’il fait du bon boulot, soyons-en certains. Sans cela, oui, le boulot sera peut-être effectué. Mais dans quelles conditions et pour quel résultat ? Sans supervision, l’accompagnement peut faire illusion un temps. Mais au bout du compte…

 

Car la supervision est indispensable pour éviter de tomber dans bon nombre de biais, hélas trop souvent observés. Parce que si la demande exprimée par le coaché paraît claire, la posture du coach quant à elle peut s’avérer parfois ‘’déviante’’.

 

Confronté à des mal-être exprimés – implicitement ou explicitement -, le coach peut devoir faire face à des descriptions de situations plus personnelles, liées à l’histoire du coaché, réactivant des émotions. La fameuse ‘’zone contact’’ de la Gestalt, au cœur du mouvement entre transfert et contre-transfert. Et si le coaching a de fait une dimension potentiellement thérapeutique, il peut également s’avérer une relation d’influence, sous toutes ses formes.

 

Évoquons la fâcheuse tendance que peuvent avoir certains ‘’jeunes’’ coachs – pas de ségrégation, les ‘’vieux’’ peuvent également être pris dans les mêmes enjeux – à ressentir une forme de toute puissance. Non, il n’existe pas de ‘’Type 8’’ ou de ‘’Sois fort’’, il n’y a que des individus. Les compétences sont alors à mettre en doute. Car si les diplômes diplôment et les certificats certifient, les compétences s’acquièrent dans l‘expérience, le vécu. Pas de coach sans connaissance de soi consécutive à un travail personnel.

 

Et l’on en revient systématiquement à la ‘’posture’’, la bonne distance nécessaire. Posture sans laquelle les identifications et projections vont bon train, l’omnipotence et l’omniscience deviennent possibles et, par conséquent, un rapport malsain peut s’installer entre le coach et son client. Une fois encore, l’expérience conduit à l’humilité. La supervision aussi.

 

Cette même posture, si elle est non-adéquate, peut amener le coach à prendre la main sur les projets du coaché, voire même de les formuler lui-même. Il ne veut pas seulement l’aider, mais le sauver, en développant par exemple chez lui de nouvelles compétences – celles-là même qui sont dans l’idéal acquises tout au long du Voyage du Héros -, alors même que ce dernier, un brin concerné, ne les aura pas évoquées. Qui cherche-t-on à aider ici au juste ?

 

Les observations de ce type pourraient être – hélas – développées bien plus largement. Peut-être faudra-t-il y revenir.

 

Gardons en tête que si le travail thérapeutique est centré sur soi – dans sa plus large évocation -, le coaching est centré sur les enjeux de l’entreprise, soi et l’entreprise, ses rôles au sein de l’entreprise, en lien avec les autres acteurs de l’entreprise, etc. Si un héros en devenir est visiblement en souffrance, le coach doit pouvoir être en mesure de l’amener à prendre conscience de l’intérêt pour lui d’un travail personnel thérapeutique, voire d’une consultation médicale.

 

Écouter, accueillir. Se garder d’encourager à approfondir et, encore moins , précéder la quelconque évocation.

 

La supervision – comme le travail sur soi, rappelons-le autant de fois que possible – est indispensable pour conserver cette vigilance.

 

Les coachs peuvent être tentés de penser que leurs clients sont les victimes et qu’eux sont les héros qui vont terrasser le démon avec leurs imbattables techniques de coaching-fu. Gardons à l’esprit que le héros est le client et tout ira bien.

 

 

Le voyage arrive à son terme. Mais ce périple, propre à chacun de ses protagonistes, a t’il vocation à réellement s’arrêter un jour ? Loin de vouloir répondre à cette question par des vérités stérilement toutes faites, peut-être pouvons-nous nous réjouir de cette impermanence et de cette proposition de chemin qui pousse tout individu vers une meilleure version de lui-même.

 

Philippe-Gaillard - Cabinet Gaillard Conseil à SaintesPhilippe Gaillard – Spécialiste Coaching Individuel de Managers et Cadres Dirigeants

Coach professionnel, conseil en organisation et stratégies de changement, superviseur de coachs.

Philippe Gaillard, Coach professionnel, conseil en organisation et stratégies de changement, et superviseur de coachs accompagne depuis 2003 les dirigeants, les équipes et les organisations dans les changements culturels, organisationnels et relationnels. Philippe Gaillard est membre associé SFCOACH (Société Française de Coaching) et EMCC (European Mentoring and Coaching Council).

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