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Si le coaching explore bien souvent les modes de relation construisant un individu dans sa singularité sociale – le domaine professionnel étant l’un des terrains de jeu de ces rapports sociaux -, l’anthropologie peut nous permettre de mieux identifier ce qui s’y actualise. Un exemple particulièrement instructif et révélateur avec le travail de Joseph Campbell et son ‘’Voyage du Héros’’.

 

Le héros aux mille et un visages

 

Dans les années 40, un anthropologue américain du nom de Joseph Campbell réalise des études très remarquées au sujet du sens des mythologies à travers le globe, issues de tous types de sociétés. Fasciné par ce qu’il constate, il décide de formaliser ses années d’observations et crée la théorie du ‘’monomythe’’dans son essai de 1949, ‘’Le Héros aux mille et un visages’’. Au cours de plusieurs centaines de pages, il démontre que tous les mythes suivent les mêmes schémas archétypaux. Depuis, son travail a été repris pléthore de fois, notamment dans le domaine littéraire et cinématographique. Cet essai figure sans doute sur la table de chevet de la plupart des scénaristes de fiction.

 

L’auteur évoque les trois chemins que les individus ont la possibilité d’emprunter au cours de leur existence : le village, les terres arides ou bien le voyage.

 

Le village représente la vie telle que la société nous l’a concoctée : nous naissons, nous allons à l’école, obtenons des diplômes, un travail, réalisons un joli mariage auquel s’adjoint rapidement une grande maison pour y accueillir les enfants. Lesquels grandissent, quittent le nid familial alors que sonne l’heure de la retraite précédant une perte d’autonomie progressive pour terminer… froid, en quelque sorte. C’est une façon de ne pas se faire violence, de se conformer à ce que l’on attend de nous. C’est sécurisant bien sûr. Et pour la plupart des gens, c’est une manière satisfaisante de traverser l’existence. Aucun jugement, naturellement. Un constat, voilà tout. Mais continuons avec notre ami Campbell.

 

Pour certains, le chemin du village n’a rien d’évident. Et ce pour de multiples raisons : ils ne s’y sentent pas à leur aise, bien accueillis, regardés avec bienveillance relativement à leur couleur qui s’avérerait ne pas être en harmonie avec les autochtones, leur orientation sexuelle qui n’est pas du goût de la majorité, etc. Ces ‘’brebis galeuses’’ peuvent également ressentir que leur destin se joue ailleurs et que le village ne serait pour eux qu’une façon de mourir par anticipation, une certaine ‘’mornitude’’ mortifère. Fort heureusement, à tous ceux-là, Joseph Campbell propose deux autres trajets.

 

Les terres arides – dont le seul nom rebuterait les plus villageois d’entre nous – sont d’une certaine manière le chemin du rebelles, du marginal. C’est l’occasion pour les apprentis ‘’aridiens’’ de vivre en retrait, à l’écart des conventions classiques et espérées par la société traditionnelle. J’entends déjà les mauvaises langues arguer que toute marginalité de cette sorte prend la forme de ‘’sexe, drogue et rock & roll’’ et que la conclusion n’est jamais très heureuse, laissant émerger bien souvent un envers du décor teinté d’addiction et d’isolement. Voire pire. Peut-être. Alors reste la solution du voyage.

 

 

Le voyage

 

Suivre son cœur, la vision que l’on porte en soi, l’appel à trouver sa propre voie et à découvrir quelque chose de nouveau. C’est le chemin proposé par le voyage. C’est le chemin des leaders, des entrepreneurs, des pionniers. Et si tout au long du chemin il faut inlassablement faire face à des défis et des découvertes, c’est pour mieux développer des qualités de courage, de sagesse, de résilience, d’insight afin de voir naitre une plus grande conscience de soi et du monde.

 

Forts de ces nouvelles compétences, nous sommes alors prêts à revenir au village et suffisamment ‘’grand’’ pour apporter notre propre et unique contribution aux autres villageois qui nous reconnaissent enfin pour ce que nous sommes vraiment. Cette croissance est en mesure de modifier le système du village en son sein et de permettre à d’autres personnes de grandir à leur tour. Et pourquoi pas apporter une aide, voire une guérison, aux âmes vivant dans les terres arides ?

 

Développer une meilleure version de soi-même. C’est l’invitation qui nous est faite par Joseph Campbell par le prisme du Voyage du Héros. Un écho au coaching ? Sans nul doute.

 

 

Dans un prochain article, nous prendrons le temps de décliner les différentes étapes du Voyage du Héros afin de tenter d’y voir plus clair sur l’universalité des étapes à franchir pour mener à bien le dit voyage.

 

Philippe-Gaillard - Cabinet Gaillard Conseil à SaintesPhilippe Gaillard – Spécialiste Coaching Individuel de Managers et Cadres Dirigeants

Coach professionnel, conseil en organisation et stratégies de changement, superviseur de coachs.

Philippe Gaillard, Coach professionnel, conseil en organisation et stratégies de changement, et superviseur de coachs accompagne depuis 2003 les dirigeants, les équipes et les organisations dans les changements culturels, organisationnels et relationnels. Philippe Gaillard est membre associé SFCOACH (Société Française de Coaching) et EMCC (European Mentoring and Coaching Council).

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